Témoignages – 2022 et 2023

A quand remonte mon rêve de me rapprocher des toits du monde, de les voir de mes yeux? Je ne m’en souviens pas… Aucune piste du côté de mes parents qui ne sont pas du tout orientés montagne. Encore moins du côté de mon test génétique dont les résultats indiquent des origines « géographiques » aux reliefs très plats, où faire du dénivelé relève de l’illusion d’optique. Mais pourquoi essayer de trouver des explications aux rêves ? Un jour les planètes s’alignent et tu te dis « c’est le moment où jamais, fonce » !
Voilà deux semaines que j’ai retrouvé ma Riviera vaudoise adorée (et mon lit !) après trois semaines de trek au Khumbu (Népal). Encore un peu en phase d’atterrissage. Je savais avant de partir que ce voyage allait être exigeant physiquement et j’étais prête dans ma tête.
J’admets que j’avais quand même un peu sous-estimé l’impact de la raréfaction de l’oxygène sur mon organisme. Tant qu’on ne le vit pas, c’est difficile de s’imaginer que tu vas passer d’une gazelle à une limace. A partir de 4500 m, je réalise qu’il me faut à chaque fois plus d’énergie pour faire un pas. Concentration sur ma respiration, ralentissement naturel du rythme de marche, pauses plus fréquentes pour admirer les montagnes, invitation à la méditation et aux pensées diverses qui se bousculent dans ma tête, respect renforcé pour tous les alpinistes qui font des 8000 sans oxygène. Finalement acceptation que je me suis bel et bien transformée en bestiole lente et que tant que je ne redescendrai pas, je dois vivre avec.
Plus les jours (et les nuits froides dans mon sac de couchage) passent, plus je me rapproche de mon rêve. Et puis un matin tu réalises que tu y es, que c’est aujourd’hui que ça va se passer et que bientôt cela ne sera plus un rêve : extase totale devant la magie du coucher de soleil sur l’Everest depuis le sommet du Gokyo Ri.
Cette aventure qui m’a permis d’admirer des paysages spectaculaires et d’apprendre à mieux connaître le peuple népalais a été possible grâce à l’agence Trek Heart fondée par Karine Moix. MERCI Karine de m’avoir accompagnée sur les sentiers de mon rêve dans des conditions éthiques qui correspondent à mes valeurs. Je parlais d’alignement des planètes au début de ce témoignage. C’est grâce à toi qu’elles se sont alignées, quand j’ai compris ta façon de fonctionner: faire travailler des femmes, offrir des conditions de travail très respectueuses de l’humain aux porteuses et porteurs (charges moins lourdes à porter que celles demandées par les autres agences), les intégrer à notre petit groupe, les payer au-dessus de la moyenne et ainsi contribuer à faire vivre mieux des familles très pauvres.
Tout au long de ces trois semaines avec toi Karine, j’ai pu constater à quel point ta générosité de cœur est hors-normes, aussi immense que l’altitude des montagne népalaises ! J’ai pu voir le soutien concret que tu apportes aux Népalais dans le besoin (enfants et adultes) à travers ton association « Tsumo Maya Garchu ». Je peux confirmer que chaque centime que ton association reçoit arrive directement dans les mains de celles et ceux qui en ont vraiment besoin.
Coup de cœur aussi pour l’Hôpital de Nicole Niquille à Lukla où nous avons été accueillis pour une visite par la médecin bénévole bernoise en poste pour 3 mois. Bravo à tous ces professionnels de la santé qui offrent leurs compétences et leur temps à la population locale, sans rien attendre en retour.
Chantal, Janine, Benoit, Didier et Hans Jörg, MERCI de votre gentillesse. Nous avons été un groupe sans failles basé sur la solidarité, l’écoute et l’humour. Vous étiez les cerises sur le gâteau. Sans vous, ce trek n’aurait pas eu la même saveur !